Prenons le cas de ce véhicule stationné il y a peu sur le trottoir de
l’école Jean Jaurès (l’établissement public centenaire en même temps
condamné et livré aux bétonnières par l’actuelle majorité municipale).
Son conducteur (en même temps, il peut s’agir d’une conductrice…) sait à
l’évidence qu’il (ou elle) est en infraction (passible d’une amende de
135 Euros : article R 417-11 du code de
la route). Il (elle) veut manifestement échapper à une éventuelle
verbalisation ou à une réprobation piétonnière en arborant derrière son
pare-brise une cocarde tricolore du plus bel effet. Outre l’amende pour
stationnement interdit il(elle) risque donc, en même temps, les
sanctions prévues à l’article 433-14 du code pénal qui punit d'un an
d'emprisonnement et de 15000 euros d'amende le fait, publiquement et
sans droit…, d'user de signes distinctifs réglementés par l'autorité
publique. A moins qu’il (elle) ne s’estime autorisée à enfreindre la
loi… par exemple en tant qu’élu(e) local(e). Les Ministres de
l’Intérieur interrogés sur la question, de gauche (JP. Chevènement, JO
Sénat du 17/05/1999), de droite (M. Alliot-Marie, JO Sénat du
16/01/2008) ainsi que le dernier en date, en même temps de gauche et de
droite (G. Collomb, JO du 12 décembre 2017), ont tous répondu que
l'apposition, sur les véhicules des élus locaux, d'une cocarde aux
couleurs nationales est une pratique illégale (article 50 du décret du
13 septembre 1989). Madame Alliot-Marie ajoute même qu’elle ne « voyait
pas vraiment » ce qu'apporte aux élus locaux le fait d'arborer une
cocarde sur leur véhicule ; à moins que certains ne veuillent s'attirer
des privilèges et que la cocarde ne soit pour eux le moyen d'échapper à
certaines règles... ». Elle estime que ce n’est pas bien et termine
d’ailleurs sur une tonalité légèrement biblique : « en vérité, je pense
que ce n’est pas bon pour les politiques ». Heureusement, les élus de
bon sens savent qu’ils n’ont aucun intérêt à faire usage de signes
présentant avec les insignes officiels une ressemblance de nature à
causer une méprise dans l'esprit du public. En matière de stationnement
comme de mandat électoral, il est toujours dangereux de faire prendre
des vessies pour des lanternes et de croire qu’on peut, en même temps,
tromper les électeurs et garder leur confiance.
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