Ils sont là les
visages de ceux qui l'ont fermée. Ils l'ont fermée devant leur petit
chef. Ils ont fermé Jaurès sans sourciller, levant le doigt comme de
bons petits soldats. Ils ont voté pour la fermeture de l'école laïque Jean Jaurès, école centenaire du Pradet, au mépris de la mémoire et de la vie des Pradétans, de leur avenir aussi.
Au mépris des enfants de toutes les écoles de la commune. Au mépris du
Pradet lui-même. Ils ont foulé au pied 108 ans d'histoire et des
générations de Pradétans, morts et vivants encore. Ils ont piétiné
jusqu'à la devise de leur commune : "semper supra det" ("qu'elle donne
toujours plus").
Ils étaient 25, ils étaient majoritaires, et
c'était là leur seul argument. Parmi eux, il y avait, il y a, 4
professeurs de l'enseignement public. N'avaient-ils rien à dire sur le
sujet ? Ils ont levé le doigt, non pour demander la parole, non pour
s'exprimer sur un sujet qui les concerne doublement, mais pour tuer une
école.
- Mme Rialland, professeur au lycée Costebelle à Hyères, n'aviez-vous rien à dire ?
- Mme Gomez, professeur à l'école Zunino de La Garde, n'aviez-vous rien à dire ?
- Mme Aubry, professeur à l'école Saint Exupéry de Carqueiranne, n'aviez-vous aucun avis sur le sujet ?
- Mme Biasutto, professeur au collège Django Reinhardt à Toulon, étiez-vous vraiment d'accord ?
Il n'y a pas de mots pour exprimer la colère et la tristesse que nous
ressentons. Vous avez tué quelque chose au Pradet, un supplément d'âme,
une identité partagée, un symbole, un repère. Allez au diable avec vos
sinistres calculs d'effectifs, maintenant on parlera de Jaurès au passé
et ça sera votre honte.
"Retrouvons l'âme du Pradet", disiez-vous pendant la campagne électorale.
Vous ne l’avez pas retrouvée.
Vous avez perdu la vôtre.
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